La nouvelle Organisation
Territoriale de l’Etat six mois après. Ou plutôt la (Dés)organisation des
services. Dés-OTE- pour résumer.
En 2019, après le coup de force de Monsieur le Ministre des Finances pour dégrossir les services régionaux du pôle 3e, les pouvoirs publics ont décrété qu’il fallait en finir avec l’organisation des services déconcentrés sous le modèle « Dieccte/Direccte ». Pourquoi ? Comment ? Aucune réponse n’a été apportée. On peine encore à comprendre ce qui a conduit le gouvernement à vouloir remodeler nos services déconcentrés. Les agents avaient-ils failli, les services étaient-ils déconnectés de la réalité, les missions pas ou mal assurées ?
Quant au timing, tout devait être bouclé pour 2020. La crise sanitaire est passée par là, et malgré les remerciements appuyés aux agents par Madame la Ministre du travail de l’époque pour leur forte implication et leur réactivité pendant cette période, la pause des restructurations n’aura été que de courte durée.
Depuis avril 2021, les ex unités territoriales et unités régionales des Diecctes/direcctes se sont fondues dans de nouvelles structures. Pour les ex unités territoriales, la DDIsation a été imposée.
Et six mois après alors ? Le succès est-il au rendez-vous ?
Les témoignages affluent et ils ne sont pas flatteurs. Bien sûr, les collègues ne sont pas responsables, toutes administrations confondues, on ne peut pas demander l’inimaginable à l’impossible. Les Secrétariats Généraux Communs Départementaux (SGCD), même avec la meilleure volonté, se voient confrontés à de multiples couacs.
Quelques exemples :
Durée du travail : outre les règlements intérieurs locaux rediscutés et parfois rabotés (dans le mauvais sens), il existe des lenteurs dans les demandes de régularisations de temps de travail. Mais soyons justes, ça s’améliore de ce côté.
Conséquences informatiques : le 3.0 c’est l’avenir ! Un nouveau logiciel pour le temps de travail et les congés, un autre logiciel pour réserver un véhicule, une nouvelle messagerie Mélanie moins ergonomique, disparition programmée de Word et Excel, des interlocuteurs informatiques de proximité écartés et pour toute question en général une messagerie. Où est le contact humain et direct ?
Les problématiques sont variées et très conséquentes : pas de présentation des nouveaux outils aux agents, des informaticiens débordés, une ex-DJSCS partie cohésion sociale a vécu une coupure informatique de deux semaines ! , l’installation de CASPER posant des problèmes concrets (difficulté de pose de congés quand il y a une journée de télétravail fixe, des obligations de badger de l’ordinateur dans certaines DDETS sans compensation de temps de travail effectif…), des changements de numéro de téléphone ou de mise en place de la messagerie Melanie sans prévenir les agents, certains SGC n’accusent pas réception des tickets. Parfois, le matériel totalement obsolète mis à disposition des agents génère des problèmes dans l’utilisation des logiciels qui sont nécessaires à l’exercice de leurs missions, un courrielleur parfois incompatible avec les outils. Nous demandons que des solutions soient rapidement trouvées.
Une phrase revient régulièrement, « nous sommes livrés à nous-mêmes ».
Lien département-région : sensation de délitement, voire de disparition de ce lien. Qui fait quoi ? Qui est responsable de quoi ?
Frais de déplacements : outre l’application informatique lourde, grosses lenteurs dans les remboursements ! Et encore, quand ce n’est pas un SGC qui refuse de valider un ordre de mission parce que ce dernier dépendait de l’organisation territoriale précédente !
Situation administrative des agents : fini les vrais services RH de proximité. Aujourd’hui, il faut prendre un ticket auprès des SGCD. Certains départements n’ont pas de référents de proximité. Des référents ne connaissent pas nos missions, sont perdus et ne peuvent pas efficacement répondre aux demandes.
Action sociale : ce n’est que récemment que les agents ont été informés de leurs droits actualisés. Et pour Noël, quelles perspectives ?
Locaux : Dans certains cas, les bureaux partagés sont à l’ordre du jour jusqu’à quatre agents, et des salles de réunions parfois supprimées avec l’obligation de s’orienter vers d’autres administrations voire de sous-louer des locaux au secteur privé ! Sans oublier les incertitudes sur de futurs déménagements-regroupements dont les plans dépendront des normes (toujours moins disantes) appliquées en Préfecture.
Amicale : qu’en est-il des subventions, sont-elles partout versées ?
Services restructurés en ex DDPP et ex DDCS : quelles mesures d’accompagnement RH sont prévues pour les agents dont le poste a été restructuré et qui ne souhaiteraient pas suivre leurs missions ? (autorisation d’absence pour les entretiens, etc.). Nous revendiquons que ces agents bénéficient aussi des dispositions d’accompagnement conformément à ce qui est prévu dans le protocole RH signé le 25 novembre 2019 pour les agents des Ministères Sociaux impactés par l’OTE afin de garantir l’égalité des agents qui travaillent ensemble pour une même structure.
Mise en place du télétravail par convention : Les conditions d’octroi du télétravail sont parfois beaucoup plus restrictives que les dernières dispositions applicables sont présentées aux agents en réunion de service. Nous demandons que les récentes dispositions ministérielles sur le recours au télétravail soient respectées.
D’autre part, des agents ayant eu une information de l’acceptation de leur convention de télétravail dont la demande a été effectuée cet été n’ont toujours pas leur jour de télétravail rentré dans la badgeuse, ce qui fausse le compteur d’heures.
Cartes professionnelles : en dépit de la demande impérative aux agents de demander le renouvellement de leur carte professionnelle, la majorité des agents doivent toujours présenter une carte professionnelle périmée (mention de l’UD …, date de validité, etc.).
La liste est longue, une liste à la Prévert dont les agents se seraient bien passés !
Précipitation et désorganisation : voilà le résultat.
Les agents méritent le respect : outre une réforme mal conçue, mal ficelée, et imposée sans aucun véritable dialogue dans un timing infernal en période de pandémie, l’ère tant vantée du 3.0 de l’administration de demain ce n’est pas pour aujourd’hui. Nous sommes passées de l’administration 2.0 à une administration 1.0 !
A la veille de la sortie du nouvel opus de la série James Bond, si pour 007 mourir peut attendre, pour les DDETS/PP et leurs fonctionnements, mûrir peut attendre – mais pas pour les agents.
L’OTE est une réorganisation – c’est le secrétariat général du gouvernement qui l’écrit noir sur blanc le 5 novembre 2019 : FO TEFP revendique encore le versement à tous les agents des nouvelles structures et à minima le premier niveau de prime de restructuration de 1250 euros.
L’OTE à marche forcée se traduit par de multiples dysfonctionnements : l’Etat doit intervenir pour régler l’ensemble des problématiques et dès aujourd’hui, en écoutant notamment les représentants du personnel. Il est d’ailleurs notable que dans certains départements, lorsque la préfiguration a été efficace, la transition s’est mieux déroulée.
Mais ailleurs, que
faisaient nos directions pendant la préfiguration à part préparer des
organigrammes ? Les organisations syndicales n’ont pourtant eu de cesse
d’évoquer les problèmes techniques et concrets de cette réforme.
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