Ce comité technique
ministériel du 10 février 2022 est convoqué pour étudier les points qui n’ont
pu être abordés lors de la réunion du 28 janvier 2022, ainsi que pour
émettre un avis sur le recalibrage des unités de contrôle dans le grand est, et
plus précisément concernant la suppression d’une unité de contrôle dans le haut
Rhin.(Le projet est surtout complété par la suppression de 20 sections d’inspection
dans cette région).
Le projet relatif au
grand est que vous nous présentez nous revient inchangé, malgré le vote
unanime défavorable des organisations syndicales. Nous le répétons : à
minima, lorsque qu’un projet recueille un avis majoritairement ou unanimement
défavorable, les pouvoirs publics devraient soit retirer leur projet, soit le
modifier en prenant en compte les remarques émises. Encore une fois, un
projet rejeté unanimement nous sera de nouveau soumis sans changement.
Nous nous prononcerons contre.
De même, vous nous
présentez pour avis un projet de décret relatif à certaines instances de
dialogue social instituées au sein des départements ministériels relevant des
ministres chargés du travail, de l’emploi et des solidarités et de la santé. Ce projet, issu de
la loi dite de transformation de la fonction publique en 2019 réduit
considérablement les instances de dialogue social (Suppression des CHSCT) et
des droits syndicaux en passant, alignant le droit de la fonction publique sur
les instances du secteur privé. Du futur CSA (Comité Social
d’Administration) au CSE du privé, on peine à voir la fine pellicule de glace
qui sépare les deux mondes. Et quelle ironie, doublée de parjure, de supprimer
les CHSCT, instance utile de prévention des risques pour la santé, la sécurité
et les conditions de travail des agent.e.s, alors que tout le discours officiel
de l’employeur public est d’améliorer les conditions de travail au travers d’un
dialogue social de qualité, surtout dans une instance supprimée !
Nous nous prononcerons contre.
Nous aviserons lors du
vote relatif au plan de formation 2022, qui s’il est globalement conforme aux
besoins, a pour particularité d’avoir le plus de formations thématiques dédiées
(36) au « management ». Si certaines formations sont utiles à
l’encadrement, d’autres nous saisissent d’effroi telles que « la
communication non violente » des « manageurs » envers leurs
« collaborateurs » (Traduisez : de l’encadrement envers les
agents). La fonction créant l’organe, c’est bien que des encadrants doivent
très mal se comporter en 2022 !
Pour information, le
programme continue par la présentation du projet stratégique pour
l’ATE (l’action territoriale de l’état) et de la revue des
missions. Résumons les deux sujets qui au final sont indissociables :
transférer des mesures principalement travail – emploi vers d’autres
administrations ou opérateurs (Les champs inspection du travail et
renseignements sont épargnés à ce stade), contribuant et affaiblir encore plus
le ministère du travail pour faire des économies d’ETP pouvant être mis à
disposition des préfets dans le cadre des 3% d’affectation des effectifs DDI
au gré des envies préfectorales (Demain un préfet pourrait
déplacer 3% desses effectifs d’une administration à l’autre sans avoir à en
justifier et sans garde fous pour les agents, lundi en DDETS/PP, mardi en DDT/M
ou qui sait en préfecture et vice-versa !).
De L’OTE à l’ATE,
encore une énième réforme déstabilisatrice ! Désormais depuis la mise en
place de la LOLF en 2001, c’est plus de vingt ans de réformes cumulées, dont le
seul objet final est de réduire les coûts de fonctionnement des services
publics au travers des réductions d’emplois publics et des salaires, pour un
service public réduit !
En parlant des
salaires, la politique d’austérité salariale du gouvernement est aggravée de
par les prévisions d’inflation de l’INSEE : en juin 2022, en 18
mois, c’est 3,5% d’inflation, notamment sur les denrées alimentaires.
La baguette à 29
centimes est une chose, pouvoir vivre dignement de son travail en est une
autre. Combien d’agents en sont arrivés à faire la chasse aux bonnes affaires
au travers des bons de réduction pour pouvoir faire vivre leurs familles ?
Le gouvernement assume t’il ?
Nous réitérons nos
demandes d’augmentation immédiate de la valeur du point d’indice et des mesures
catégorielles fortes (nous notons une avancée au ministère du travail relative
au ratio pro/pro de C en SA, malgré tout insuffisante). Et pour les autres
catégories, rien ou des cacahuètes, concernant le corps de l’inspection du
travail.
Enfin, nous prenons
positivement acte que la DRH a mis à l’ordre du jour de ce CTM une question
posée par FO TEFP, relative
à la convergence entre ministères du régime indemnitaire des filières
administratives.