Alors que l’inflation en France atteint
6.1% en Juillet et qu’elle ronge le pouvoir d’achat des salariés,
retraités, chômeurs et allocataires des minima sociaux, le PLFR prétend ainsi répondre à l’urgence par la sous indexation de la valeur du point d’indice fonction publique (+3.5%), des prestations sociales(+4%) et des aides personnelles au logement (+3.5%). Outre-leur sous indexation, ces mesures ne prévoient pas d’effets rétroactifs au 1er Janvier et entérinent donc de fortes pertes de pouvoir d’achat.
Une nouvelle fois, le gouvernement
réaffirme les mêmes préceptes économiques. D’un côté, on
continue de tailler dans les recettes publiques, poursuivant
les exonérations d’impôts (prime transport, prime partage de la valeur,
intéressement, bouclier tarifaire sur le gaz, défiscalisation des heures
supplémentaires) et les suppressions de recettes (contribution à l’audiovisuel
public, en attendant celle de la CVAE pour les entreprises en 2023).
De l’autre côté, les dispositifs de chèques et de
primes pour faire face à l’augmentation des prix
constituent des rustines permettant de contourner
soigneusement la question des augmentations de
salaires. Outre leur caractère ponctuel et/ou
aléatoire, ces primes constituent une forme de
subvention de l’Etat au prix du travail qui finit d’une
manière ou d’une autre par être payées par les
travailleurs eux-mêmes. Contrairement
au caractère ponctuel des primes, les coupes dans les recettes sont pérennes ce
qui est manifestement contradictoire avec le
sérieux budgétaire dont se prévaut le gouvernement. Les déficits ainsi crées pourront ensuite être utilisés pour justifier des
économies.
Dans un contexte où l’inflation va de pair avec des profits historiquement élevés, l’augmentation des salaires constitue la seule réponse de long terme !
L’inflation permet cela dit en passant une rentrée de recettes supplémentaires pour l’ensemble des administrations publiques. En 2022, les recettes de l’Etat seraient donc en hausse de 31 milliards par rapport à ce qui était prévu en Loi de finances initiale! Toutes administrations confondues, les prélèvements obligatoires seront plus élevés de 50 milliards d’euros.
Le point d’indice des fonctionnaires est revalorisé de 3.5% au 1er Juillet, actant une sous indexation par rapport à l’inflation annuelle qui atteindrait 5.5% en 2022 selon l’Insee. Le gouvernement prétend qu’en tenant compte de l’augmentation de 1.5% du traitement moyen en 2022, la hausse globale se rapprocherait de l’inflation. Cette somme amalgame deux montants n’ayant rien à voir et qui plus est, accordés à des dates différentes.
Cette augmentation inclut notamment l’augmentation
mécanique due à l’ancienneté dite « glissement vieillesse technicité » ( GVT) – dont il faut préciser qu’elle n’a pas
de lien avec les pertes de pouvoir d’achat liées à l’inflation de 2022 – ainsi
que la revalorisation de 3.5% du point d’indice adoptée dans ce budget
rectificatif3. De plus, le cumul de ces deux hausses ne suffit pas
à compenser l’inflation. En effet, le
dégel du point d’indice ne couvre que les six derniers
mois de l’année 2022 ce qui conduit à une augmentation
moyenne sur l’année inférieure à l’inflation annuelle de 5.5%. A la fin de
l’année, en intégrant le GVT ce que FO a toujours contesté en tant que remise en cause
déguisée du principe de carrière, la revalorisation sera certes bien de 5% mais elle
restera en dessous de l’inflation prévue par l’Insee
(6.8% en décembre).
Ainsi, le dégel du point d’indice acte une baisse de 2.2% du pouvoir d’achat en moyenne annuelle et un recul de 1.6% en glissement (décembre 2021 à décembre 2022) qui s’ajoute à la perte de pouvoir d’achat de 25% cumulée depuis 2000 !
Il est donc urgent de rouvrir le dossier rémunération : FO TEFP revendique au moins 5% en plus d’augmentation de la valeur du point d’indice dès maintenant (en sus des 3,5% de juillet 2022,), une refonte des grilles de tous les corps, et la révision du déroulé des carrières.
Paris, le 11 août 2022.