La réunion du comité technique ministériel travail-emploi de ce jour est la dernière de la mandature du cycle électoral 2018-2022.

Nous assistons à l’enterrement de l’instance dite de dialogue social sous sa forme actuelle, puisque le CTM et le CHSM seront désormais remplacés par le comité social d’administration ministériel (CSA), synonyme de réduction des instances et des droits syndicaux.

C’est aujourd’hui l’heure du bilan de ces quatre années inouïes, dans un contexte national et international sans précédents :  nous avons assisté à des manifestations immenses contre la vie chère à l’hiver 2018, puis à une pandémie mondiale en 2020 qui aura marqué à jamais les populations, avec son lot de confinements, d’une heure de sortie quotidienne, du kilomètre autour de sa résidence à ne pas dépasser, à des couvre-feux multiples, sur fond de crise économique sans égal, le PIB de la France ayant chuté de 7,8%.

Et à peine sortie de quatre vagues pandémiques, la guerre aux portes de l’Europe, conjuguée à l’affrontement économique mondial sans pitié, et une crise énergétique inimaginable il y a encore un an.

La population et les travailleurs sont les premières victimes de la situation, avec un taux de pauvreté en augmentation, une inflation depuis janvier 2021 à + 6,2%, les prix de produits alimentaires en augmentation de plus de 12%, le retour des soupes populaires à grande échelle.

Manger ou se chauffer en 2022, telle est la question ? Nous refusons d’en payer le prix.

Ce tableau – malheureusement réaliste- est assombri par les décisions gouvernementales en matière de projet de réforme systémique et paramétrique du système des retraites, le refus d’établir l’échelle mobile des salaires pour contrer l’inflation et les lois scélérates d’aout 2019 mettant en place les CSA et lieu et place des CT-CHS et en vidant les CAP-CCP de leurs principales prérogatives, sur fond de tentative de marginalisation les organisations syndicales. Et pour couronner le tout, l’OTE à la sortie de la troisième vague pandémique, dont personne ne voulait, avec comme conséquence pure et simple de la disparition du ministère du travail.

Oui, c’est l’heure du bilan, et le bilan est mauvais en matière de discussions entre l’état employeur et au ministère du travail : les quatre années ont été celles d’un dialogue social dit de qualité et agile selon les termes de la DRH, à savoir une écoute des représentants du personnel sans prendre en compte leurs remarques et leur avis, quand on leur demandait. C’est ça le monde 2.0., bienvenu chez France-dialogue.

La quasi-totalité des projets présentés en CTM travail (sans oublier leurs supports ayant frôlé parfois les 600 pages à lire dans la semaine) et ayant fait l’objet d’un avis majoritairement ou unanimement défavorable a été soumis de nouveau inchangée aux représentants du personnel. Qu’importe les arguments justes et étayés, de nombreux projets organisationnels et statutaires ont été soumis de nouveau pour un passage en force sans ménagement. Où est la démocratie sociale dans tout cela ?

La nouvelle équipe de la DRH des ministères sociaux devrait étudier les avis rendus lors des séances de la mandature qui se clos, combien de fois y a-t-il eu un avis positif unanime sur un projet ? Cela en dit long sur le fossé qui sépare les pouvoirs publics et les organisations syndicales. Demain, il faudra que cela change !

Malgré cela, nous nous félicitons que les rares avancées durant les quatre années aient été très souvent à l’initiative de FO TEFP : une protection sociale complémentaire prise partiellement en charge financièrement par l’état employeur (revendication FO TEFP depuis 2016), une accentuation de la possibilité de télétravailler à l’initiative de l’agent (la covid 19 est aussi passé par là), des socles IFSE des corps administratifs B et A relevés, une titularisation sans oral de sortie de la promotion ITS 2019 au regard de la crise pandémique.

 Oui FO TEFP a œuvré sans relâche pour obtenir ses avancées, parfois en séance, parfois en bilatérale.

Et début novembre, Monsieur Dussopt, Ministre du travail, répond en partie à nos revendications de mai 2022 (cf voir le tract du 20 mai 2022 sur notre site national) relatives au relèvement des socles IFSE des corps techniques du ministère du travail (CT et IT). C’est une nouvelle avancée que nous avions défendue, même si nous préfèrerions que ces sommes soient transformées en points d’indices et intégrées dans les grilles indiciaires pour qu’elles comptent pleinement pour la retraite. Et nous dénonçons de nouveau que les adjoints administratifs, les agents les moins bien rémunérés de notre ministère, soient encore les oubliés des revalorisations indemnitaires !

C’est pour toutes ces raisons que nous appelons tous les agents à voter du premier au huit décembre 2022 pour FO, syndicat libre et indépendant qui refuse d’appeler à soutenir quelconque candidat à une élection politique et donc de faire passer des programmes de reculs sociaux.

 Vote électronique oblige, cliquez pour FO, ayez le bon DE-CLIC pour toutes les instances (CSA de proximité, CSA ministériel, CAP-CCP).

Aidez-vous à continuer pour vos revendications, en décembre 2022 voter FO TEFP c’est :

Augmentation de 10% du point d’indice dès maintenant, intégration des primes dans le traitement 

 Abandon du projet de réforme des retraites, maintien du code des pensions civiles et militaires, la pension calculée sur les six derniers mois, maintien des 42 régimes spéciaux 

 Recrutement en masse pour répondre aux besoins des services centraux et déconcentrés : pas un poste vacant, des titulaires pour assumer les missions, titularisation des agents contractuels et accompagnement vers les concours statutaires pour les agents contractuels qui le désirent 

 Le ministère du travail doit retrouver sa place : reconnaissance des agents et de leurs missions, les champs travail et emploi doivent être respectés, l”indépendance de l’inspection du travail doit être défendue 

 Pour une refonte de toutes les grilles indiciaires, pour des déroulés de carrières attractifs et revus à la hausse

 Respect des représentants du personnel : pour des instances de concertation dotées de nouveaux droits, les CAP CCP doivent retrouver leurs prérogatives dans le domaine de l’avancement et des mutations, non à la disparition des CHS-CT, abrogation de la loi du 6 août 2019 !

 Pour de nouvelles conquêtes sociales qui concernent la protection sociale complémentaire, le transport, les ticket-repas, vacances…