Un CSA ministériel devait se tenir ce jour. Faute de quorum, la réunion est reportée. Pour FO TEFP, les revendications demeurent : résister, revendiquer, reconquérir !
Voilà ce que nous aurions déclaré à l’occasion de ce CSA.
Ce CSA ministériel se tient dans un moment où, suite aux résultats des élections européennes, le président de la République a pris la décision de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer de nouvelles élections législatives dans un délai de trois semaines.
Avec la confédération Force ouvrière, nous ne pouvons que confirmer que la dissolution de l’Assemblée nationale est un aveu d’échec des politiques économiques et sociales portées par les gouvernements successifs.
Notre organisation syndicale n’a cessé de condamner toutes les mesures anti sociales et anti monde du travail qui ont été prises par les gouvernements successifs depuis ces dernières années. Nous n’en citerons que quelques-unes qui concernent le monde du travail : les lois travail qui ont réduit les moyens d’actions des salariés dans les entreprises en déstructurant au maximum la « hiérarchie des normes » du Code du travail, la volonté « quoi qu’il en coûte » d’imposer la réduction des droits à l’assurance chômage dès le premier juillet 2024, l’adoption anti démocratique via l’article 49.3 de la loi relative au recul de l’âge de départ à la retraite en 2023 de 62 à 64 ans contre l’avis unanime de toutes les organisations syndicales, malgré la puissante mobilisation populaire et les 4 millions de manifestants en France au plus fort de ces mobilisations qui ont été au nombre de 13.
Sans oublier, côté fonction publique, la loi dite de transformation de la fonction publique de 2019, l’Hiroshima statutaire, réduisant les droits des agents publics, de leurs représentants, tout en préparant le terrain pour le projet de loi de facilitation de licenciement d’agents pour « insuffisance professionnelle », de la facilitation de l’application des sanctions disciplinaires et du salaire au mérite pour 2024 ! D’un côté on veut faciliter le licenciement, les sanctions, la concurrence salariale entre fonctionnaires, mais on prétend rendre attractive la fonction publique par ces moyens !
Nous pouvons rajouter à cette liste la loi immigration de décembre 2023, bafouant les principes d’égalité Républicaine. Notre organisation syndicale, avec la confédération, s’oppose à toute forme de racisme et de rejet de l’autre. Les salariés, quelle que soit leur situation personnelle, ont tous un point commun : ils touchent un salaire en échange d’un travail, payent des cotisations sociales et des impôts qui permettent d’assurer des garanties en matières de sécurité sociale (retraite, maladie, accident professionnelle, allocations familiale). Un euro d’une cotisation sociale n’a ni couleur de peau, ni patrie.
A cela il faut comparer les cadeaux faits ici et là à la « grande économie ». Environ 800 milliards d’exonérations de cotisations sociales depuis 1991, qui financeraient aisément la branche retraite et maladie. Et 156 milliards de bénéfices des grandes entreprises du CAC 40 en 2023 ! Alors que les services publics voient raboter leur budget de 20 milliards d’euros en 2024, que les impôts sur ces profits colossaux financent les services publics !
Une politique antisociale contre l’immense majorité des travailleuses et travailleurs du pays provoque son rejet. La France start-up ou 3.0 n’a abusé que celles et ceux qui y ont cru.
Force Ouvrière n’entend pas s’immiscer dans le débat politique qui appartient aux citoyens. Cependant nous considérons, d’ores et déjà, que la dissolution ne fera pas taire le mécontentement des salariés et la nécessité pour les plus démunis de se faire entendre.
Pour autant, nous ne pouvons être indifférents à la situation sociale actuelle, tout comme le syndicalisme ne saurait l’être à la forme de l’État. Pour Force Ouvrière qui, conformément à la tradition de l’indépendance syndicale, ne donnera aucune consigne de vote, ce qui est nécessaire, c’est de rester sur le terrain syndical pour porter nos revendications et défendre les intérêts des salariés du public comme du privé.
Force Ouvrière fidèle à ses principes, rappelle qu’elle a combattu et combat les atteintes aux libertés et lutte au quotidien contre le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme. Concernant les différentes mobilisations, en cours ou à venir, FO laisse libre chacun de les rejoindre ou non.
FO TEFP rappelle que, fait inédit, nous n’aurons jamais rencontré la ministre du Travail en poste, ce qui est un déni de principe républicain et de dialogue social ! Nos revendications sur les effectifs, les salaires, les conditions de travail et les déroulés de carrières restent en attente de réponse depuis trop longtemps : augmentation de 10% immédiatement de la valeur du point d’indice, intégration des primes dans le traitement, recrutement d’effectifs à hauteur des besoins des services, tous les postes vacants doivent être pourvus immédiatement, solution pérenne pour les contractuels en matière d’emploi, négociations immédiates sur les salaires et les déroulés de carrière, la retraite à 60 ans, l’arrêt du mépris des organisations syndicales ! Et nous en avons d’autres !
Nous appelons tous les agents partout où cela est possible de se réunir en assemblée générale pour définir les revendications.
Tout salarié, tout agent de la fonction publique, quel que soit son statut a pour première motivation de pouvoir vivre dignement de son travail. Il n’a que ses bras à vendre pour vivre.
Si notre organisation Force Ouvrière est parfois surnommée « le syndicat du bulletin de paye », ce que nous assumons pleinement, pour autant, nous revendiquons que le travail ait un sens. L’ambiance dans les services devient morose, bon nombre de collègues ne retrouvent dans leur travail les raisons mêmes qui les ont fait s’engager dans la fonction publique ; ils sont écœurés et désabusés.
Les budgets alloués à la formation professionnelle représentent une manne financière colossale. Or, le contrôle de la formation professionnelle est un sujet inexistant. Alors que des centaines de millions d’euros sont détournés par des organismes de formation factices, que les abus sont criants et connus, les effectifs de contrôle sont faméliques et leurs moyens sont limités. Il n’y a aucune volonté que ces services puissent lutter réellement contre la fraude. Un gâchis pour les salariés.
La gestion et le pilotage des politiques de l’emploi sont erratiques. Quelle est le rôle des collègues dans les départements et les régions dans les DDETS et les DREETS ? L’empilement des réformes de l’État et de nos services diluent les rôles et les enjeux politiques locaux créent des distorsions dans l’application des politiques de l’emploi. Enfin, comment contrôler le bon usage des deniers publics sans réels moyens ni volonté politique ?
Sur le champ travail, sans même parler des problèmes d’effectifs qui font constamment l’objet d’âpres débats dans cette instance, quel sens donner au travail quand il n’existe aucune volonté politique de poser de quelconques garde-fous face aux évolutions socio-économiques et des organisations des entreprises. La notion même de salariat existe-t-elle encore quand la loi considère que des livreurs de plates-formes sont considérés comme des auto-entrepreneurs ? Des franchisés sont-ils réellement indépendants par rapport à leur enseigne ? La notion de sous-traitance n’a-t-elle pas atteint des dérives et son esprit n’est-il pas complètement détourné de son objectif initial ? Est-il acceptable que des salariés de certains secteurs, où travaillent très majoritairement des femmes, voient, leurs journées de travail complètement hachées pour des salaires indignes ? L’égalité entre les femmes et les hommes doit-elle se limiter aux entreprises alors que la question de pose également par secteur d’activité ?
En s’engageant dans la fonction publique, rares sont les individus qui prétendent pouvoir changer les choses. Tout juste espèrent-ils pouvoir rendre un service de qualité à la population et de pouvoir faire appliquer les lois de la République.
Les agents n’ont que la prétention, dans le cadre de leur mission, d’essayer de vider la mer avec un seau. Aujourd’hui, le seau est percé ! FO TEFP ne demande pas la Lune : nous revendiquons un seau neuf pour tous les agents. Charge au pouvoir politique de redonner un peu de fierté dans nos services.
– Ras-le-bol d’être le défouloir et le punching-ball de responsables politiques alors que nous ne faisons qu’appliquer leurs lois, avec une organisation de travail qui découlent de leurs décisions !
– Ras-le-bol que nos outils de travail ne soient pas à la hauteur des défis contemporains !
– Ras-le-bol du travail empêché !
– Ras-le-bol des organisations qui changent sans cesse et des décisions déconnectées des réalités des services !
– Ras-le-bol d’entendre parler de mérite dans un système de Cour où règne l’arbitraire et le paraître !
– Ras-le-bol que les grands oubliés, au final, soit les usagers que nous ne cessons d’abandonner, l’administration doit arrêter de ne travailler que pour elle-même !
Redonnez du sens à nos missions, redonnez du sens à notre travail !