En 2020, pour faire face à la crise sanitaire devenue crise économique, le gouvernement de l’époque a ouvert les vannes des dépenses : 600 milliards d’euros déversés sans trop regarder à la dépense ni effectuer des contrôles a posteriori de la bonne utilisation de ces sommes. Rien que pour exemple, de nombreuses fraudes à l’activité partielle ont été commises. Ces sommes ont-elles été recouvertes ?
Entre-temps, les bénéfices des grands groupes du CAC 40 ont explosé : 153 milliards d’euros rien que pour 2023. Et selon le très sérieux journal « les Échos », pour 2024, les estimations des dividendes mondiaux seront de 1740 milliards de dollars, en augmentation sur un an d’environ 200 milliards. L’austérité oui, mais pas pour tout le monde !
C’est désormais selon le gouvernement à la population de payer la dette, et tout particulièrement en trouvant pour 2025 60 milliards d’euros en économisant 40 milliards sur les services publics ! L’État grippe-sou a déjà commencé en limitant le droit à la formation en présentiel et en limitant au maximum les remboursements des frais de déplacements. Et déjà les budgets de fonctionnement sont épuisés, bientôt la cessation de paiement ? Demain la fonction publique au chômage partiel ?
Le projet de loi de finances 2025 est désormais connu : c’est l’ouragan budgétaire (austérité au même niveau qu’en 1983 selon le journal Le Monde), le grand retour du fonctionnaire « bashing », considéré comme un coût insupportable pour les finances publiques, le même fonctionnaire encensé en 2020 pour son dévouement d’avoir tenu la première ligne. Du quoi qu’il en coûte en 2020 au quoi qu’il en coupe budgétaire à tout crin en 2024 !
Tout l’inverse de ce qui avait été annoncé : « Je veux que chacun d’entre vous retrouve la certitude que nos enfants pourront bâtir une vie meilleure. Et ce sont nos services publics qui devront porter cette espérance, de la petite enfance au grand âge. » Emmanuel Macron, le 17 avril 2023
Les grandes lignes du PLF 2025 (après 20 milliards de coupes budgétaires en 2024) :
Liste non exhaustive…
Loin d’un grand choc fiscal en imposant les profits des grands groupes financiers pour financer les missions, nous en sommes à la fosse commune pour les services publics !
Concernant le ministère du Travail et de l’Emploi, nous pourrions croire qu’avec 90 ETP en moins, notre ministère est « épargné ».
Après 10 ans de réformes infernales et continues : Ministère fort, création des DIRECCTE, OTE…. notre BOP de fonctionnement est fusionné avec nos collègues de la santé et des solidarités ! Ne nous y trompons pas : il s’agit d’une fusion permettant de gérer la pénurie dans les services. Les fusions présagent rarement d’augmentation d’effectifs, attention aux prochaines années, le choc pourrait être rude ! Après 4 ans de stabilité des effectifs, c’est de nouveau la spirale infernale de baisse qui reprend.
Pour FO TEFP, même 90 ETP en moins, c’est intenable. Certains services ne fonctionnent déjà que sous perfusion. Ce sont les services dits les moins attractifs (territoires désertifiés et déjà sinistrés notamment), souffrant déjà des non-renouvellements en cours qui risquent fort d’à nouveau payer la note. De manière générale, les collègues sont en grande souffrance du fait des manques d’effectifs.
Une enveloppe de 1,5 millions d’euros de mesures indemnitaires est budgétée. C’est largement insuffisant !
Il va falloir nous mobiliser pour arrêter cette spirale.
Pour FO TEFP la riposte doit être à la hauteur des enjeux : c’est toujours NON pour les deux ans fermes pour partir à la retraite. Nous voulons des recrutements en masse pour assurer les missions, l’augmentation immédiate de la valeur du point d’indice de 10 %, la révisions des grilles indiciaires et des déroulés de carrières pour toutes les catégories, des mesures immédiates pour améliorer les conditions de travail !